épisode 28


salut,
 "Tout le monde s'enferme", la suite !! 

Bientôt c'est les "saints de glace". Cette année ils coincïdent parfaitement avec la date du début du déconfinement, la météo est pourrie, histoire de rester chez soit 1 ou 2 jours supplémentaires. J'ai découvert hier "les synths de glace" (par un toulousaing) et je me suis aussi amusé à faire une ptite carte postale de Toulouse pittoresque façon vintage.



1_ Allez, Je termine ma spéculation induite par le développement des technologies de fabrication de "viande de culture" (cf#27), en tirant le fil de la logique induite par les rouages sociaux et économiques que l'on connait.
Mais, en guise d'intro, un ptit souvenir audiovisuel qui pique encore pas mal:
le 1er épisode du BIDULE (délirante micro-série satirico-sociologique qui passait sur canal + ya 20ans pile).
Comme Soleil Vert ou  la séquence des Guignols sur l'industrie du médicament, malgré les années passées, ça n'a pas perdu de son ironie et de sa pertinence.

Donc , pour finir, la lecture du "Mal qui vient" induit ce type de réflexions sur ce que peut induire l'adoption sociétale de la viande de culture : 
A- pour les élites, l'original est toujours mieux que la copie, et même si c'est "interdit", c'est plus attirant (cf Berlusconi et les prostituées mineures, les nombreuses stars addicts aux drogues dures ou plus cocasse: Juppé bouffant des ortolans*, une espèce en voie de disparition...)

B- l'humain d'élevage pullule (7milliards dont, évidement, une majeure partie de pauvres ) et est peu cher à acheter (cf les trafics d'organes humains de pauvres destinés au riches qui ont trop usés leurs reins à se baffrer par exemple. les triades chinoises maîtrisent déjà bien ce business-plan )

C- il n'est donc pas inenvisageable, in-fine d'un retour à une anthropophagie via les chemins improbables du "progrès".
Le capitalisme étant lui-même un système anthropophage d'une certaine manière.
le seul hic c'est que la viande de pauvre n'est pas souvent bio (le nutella et la malbouffe c'est pas trop pour les cadres sup), et que le riche veut de la viande bio !
 T'as qu'à voir l'évolution depuis 20ans du rapport d'hypercontrole de la science avec la grossesse humaine (les barrières à l'accouchement à la maison, l'objectivation du corps de femme enceinte par surplomb médical), la'évolution de procréation in-vitro et les directions eugénistes  de recherches génétiques qui selon la logique du système s'immicent peu à peu.
 (cf les catalogues de pédigré de vendeurs de sperme humain dont les critères de prix corrélés au cv sont identiques à ceux des inséminateurs de bétail . ou les contrats écrits imposant de nombreuses obligations d'hygiène de vie -comme l'alimentation, les loisirs ou la vie intime- aux mères porteuses rémunérées, selon la bonne logique commerciale américaine).
Donc va falloir élever spécialement des pauvres pour que les riches les bouffent !
Alors qu'il serait plus simple de bouffer les riches bien nourris, nan?! :-)
Cette évidence était déjà proclamée par ce branleur de Lemmy en 1987. ça fait parfois plaisir de réécouter du vieux Motorhead !
(l'incroyable film Themroc y pensait déjà concrètement en 1973, Romero l'a lui aussi bien illustré ya 10 ans dans "land of the dead" et plus récemment Gérard Mordillat place l'idée en exergue dans son roman "la tour abolie")

Tu connais le récent roman "la défaite des maîtres et possesseurs"?
Il parle un peu de ça. (à part que l'élite est une race extra-terrestre qui arrive, écrase puis domine l'humanité, comme nous nous dominons maintenant le reste de la biosphère en "maîtres et possesseurs de la nature". Il y est question de système de consommation de viande humaine d'élevage mais aussi d'humains de compagnie)

Et puis si l'on pousse la logique commerciale, je pense au développement des ogm : Pour des questions d'optmisation productives agro-industrielles, le soja et le maïs transgénique sont déjà massifs en amerique par exemple (et du coup la viande argentine est nourrie quasi-exclusivement aux plantes optimisées génétiquement par Bayer); donc qu'est ce qui empêche la création ultérieure de viandes de culture hybrides : comme ya le fromage mi-vache mi-chèvre, la viande mi-veau mi-agneau, ou même d'espèces protégées ou éteintes pourrait devenir par exemple un concept porteur. Et pourquoi pas par exemple la viande de culture mi-porc /mi-humaine? 

Bref, est-ce qu'il yaurait pas suffisamment de gens (veggies entre autres) pour saboter ce concept foireux de nourriture issue de l'industrie génétique avant qu'il ne devienne sociétal ? (à la force du conditionnement marketing/fabrique du consentement, selon les méthodes forgées par edward Bernay

Parce que postuler que le bien-être animal passe par une artificialisation de notre rapport au vivant c'est exactement la cause de l'impasse là on en est :
le rapport de sujet à objet vis à vis du vivant, quel qu'il soit (vache, cochon, chien, chat, maïs, ou virus.) Le problème de l'élevage industriel d'animaux destinés exclusivement à nous nourrir, est avant tout une question sociale et éthique, et penser que Mc Do sera plus tolérable en pensant juste une modification du fournisseur de Mc Do, c'est mettre une rustine de plus pour prolonger un système acculé par ses impasses.

Que ça soit clair, même si Mc Do se reconvertissait en n'ayant que des fournisseurs bio, ça resterait une grosse merde industrielle normative nuisible. Une monoculture bio reste une monoculture. Et donc la négation d'un écosystème.

Le problème principal - à mon sens- est avant tout la substitution d'être vivants en chiffres, en données abstraites, en choses, en objets de consommation de masse. Notre rapport de surplomb utilitariste (voire de démiurge) vis à vis des écosystèmes et notamment des autres animaux, mais aussi des végétaux :
même ce qui est perçu par nous, occidentaux, comme "sauvage", telle une forêt, répond à des logiques d'exploitation, de productivité, de rentabilisation :
la plantation massive de bois de résineux n'est qu'une translation du concept délétère de grandes monocultures (comme le blé ou le maïs) dans le domaine forestier (onf, inra);
Si tu as en tête que même la présence importante de chênes dans la plupart de nos forêt est artificielle (le repeuplement de nos forêts par cette essence destinée à la construction de mats de bateaux ya quelques siècles, à été privilégié, au détriment de l'essence majoritaire, le hêtre), et qu'il n'y a quasiment plus de forêt relicte en latitude tempérée, tu comprendra l'étendue ancienne des constructions mentales factices de notre civilisation et de son rapport biaisé à ce qu'elle appelle arbitrairement "nature". Ou plus crûment ce que l'ont désigne par "l'environnement", c'est à dire littéralement tout simplement ce qui environne l'humain, perçu comme au centre du monde.

Le rapport utilitariste c'est aussi de conserver des portions de cette prétendue nature (aka "parcs naturels") pour l'utiliser comme lieu de loisir. Et donc encore une fois, ne voir ces écosystèmes qu'au prisme des services (et qui dit service dit serviteurs) qu'ils nous rendent. Même de nombreux défenseurs de l'environnement  tombent dans cette logique de l'utilité comme argument de défense (par exemple on aime les abeilles car elles sont utiles à la pollenisation de nos vergers).
Si on continue de calquer ces modes de défense du vivant sur les modes de son exploitation, on ne sortira jamais des impasses, c'est notamment ce que montrent avec ironie les dernières BD d'Alessandro Pignocchi.

Une viande de culture produite en laboratoire par des géants de l'industrie agrochimique n'inversera pas ce rapport au monde qui a aboutit aux castastrophes actuelles, et j'ai tendance à penser que d'une certaine manière il le légitimera encore plus, voire l'accentura . Comme la fausse solution des agro-carburants tant en vogue ya une quinzaine d'années, ou l'illusion sociétale du recyclage infini. Il faudrait vraiment s'attaquer aux causes et non aux conséquences.

Et puis à jouer aux apprentis-sorciers qui pensent encore tout maîtriser (là on le ressent un peu moins depuis 2 mois, hein?!) on minore certaines données. Alors en attendant la Singularité des intelligences artificielles qui prennent le contrôle du game, un peu plus de logique et de bonsens ne ferait pas de mal.

Pour en revenir à ma réflexion sur une possible viande synthétique humaine, tu trouve cette pensée prospective délirante?

Pourtant, depuis des décennies, songe à un truc aussi simple que l'eau courante qui alimente le robinet de tous les pays dits "développés" signifie que l'eau qui sert à te doucher, à nettoyer ton linge ou à envoyer ton caca dans les égouts c'est la MÊME que celle que tu bois. Et tout le monde fais mine  de trouver ça logique te normal. C'est à dire que depuis des décennies les stations d'épuration s'emmerdent à rendre potable (notamment par des produits chimiques comme le chlore) des eaux qui servent majoritairement d' eaux grises ou d'eaux marron ! Tu trouve pas ça délirant en terme de NORME technologique collective par exemple?

Je suis tombé sur cette ptite émission radio (5 min) pesant rapidement les pour et les contre de ce qu'implique le développement industriel de viandes de culture :
Et ironie de la technologie, la pub associée à cette page web par les i.a. qui optimisent les datas marketing c'est une pub d'intermarché mettant en avant la viande d'élevage! (alors que l'émission évoque à contrario les géants de l'industrie comme moteurs de ce changement sociétal)

Bref, t'as qu'a voir qui investit dans tout ça (multinationales de l'alimentation industrielle) et quelles idées sont développé (du foie gras de culture par une startup frenchie, quel exemple!) pour comprendre que l'argument du bien-être animal n'est qu'un joli piège.
En gros c'est comme si on te disait : Total et Shell réfléchissent activement au développement d'énergies propres se substituant au pétrole... t'y croirait?!
(remarques si ma mémoire est bonne Hitler parlait de paix dans les années 1937-38; et même Staline y a voulu y croire puisqu'il a signé un pacte de non-agression avec lui! voila pour le point Godwin)


* en ce qui concerne l'ortolan, voila 2 sources à la con : Libération et le Figaro-madame !!!
(à la fin de l'article de ce dernier ya une vidéo avec Maïté, Juppé et Lang tous bien flippants !)

2_  Houla, ya encore pas mal de va-et-viens d'hélicos dans le ciel, ça fait un peu peeeeeur, non?
("on se croirait un peu le samedi quand yavait les hélico-policiers survolant manif de couillons GJ et de méchants casseurs BB " je pourrais certainement entendre si je faisais un micro-trottoir dans l'hypercentre où quelques bobos et hipsters semblent retrouver leurs marques -et non leurs masques- sous le soleil, en joggang ou en flanant nonchalament entre les troupes de livreurs uber-eat à vélo pressés. Mais comme je leur parle pas et que moi je kiffe marcher masqué depuis bien avant que ça soit la mode)
Quand je vois la France d'en haut applaudir la France d'en bas ces dernières semaines ça me fait quand même trés bizarre. J'ai par exemple vu des quadras au teint délicieusement halé et trés propres sur eux applaudir avec zèle démonstratif de leur vaste balcon du 2e étage de la rue des Tourneurs des éboueurs ramassant leurs poubelles en contrebas. Bon, on me dira que je vois le mal partout, que c'est bien que les classes aisées semblent avoir pris conscience que sans le taf des classes laborieuses ils seraient dans la merde.

Bon, je disais dans mon mail précédent que c'était une bonne nouvelle que AIRBNB se ramasse un peu, je développe mieux ici:
Le problème, selon moi, c'est pas uniquement que les riches se baffrent en pillant allégrement sans vergogne les ressources, c'est aussi que la société de (sur)consommation depuis 50 ans a induit que tout le monde (les classes moyennes et même les classes dites "modestes") veut s'aligner sur ce fonctionnement merdique, partout sur la planète.
Les nouvelles classes moyennes des pays dits "émergents"  s'inspire de notre exécrable modèle sociétal consumériste pour le pire.
Et l'effet exponentiel de ce mécanisme opère grâce à l'économie 2.0;
Tout le monde ou presque peut depuis une dizaine d'années se sentir un tant soit peu dans cette fluidité, cette bêêêlle élégaaaance de la mobilité aisée, insouciante, individualiste et éGologique :
-un chauffeur privé aux petits soins qui accourt en un claquement de doigts? un clic sur l'appli Uber
-un déplacement de loisir ou de shopping de 3 jours a Lisbonne ou a Barcelone (aka "city break") en 2 clic sans se soucier  de ce que ça induit :  Ryanair ou Easyjet 
-un logement secondaire privé pour ta ptite personne : Airbnb !
(pas comme ces looser qui vont dans des hébergements collectifs comme les auberges de jeunesse ou les campings) 

-un traiteur livré à domicile comme les bons bourgeois? Deliveroo ou Uber eat !

- n'importe quel objet directement livré chez moi par un larbin : Amazon, Cdiscount etc.

- un cinéma privé à volonté? Netflix et Amazon-prime...

- un majordome, un serviteur zélé qui réagit à la moindre requête: la domotique et les I.A. sur enceintes connectées  (aka "assistants personnels intelligents" : siri, alexa, cortana) : HomePod (apple),  Echo (amazon), Google Home.

Et n'oublie pas bien-sur de mettre une note, la vie moderne, la vie connectée, c'est l'avis évalué(e).

Notions clefs:  "j'ai le droit de consommer sans entraves",  "si c'est low-cost c'est forcément cool...", "JE mérite de prendre soin de moi, je veux un larbin, une bonne, un majordome... ", "rien à foutre du collectif, de la solidarité gratuite, du désintéressement: moi, moi",  et pour finir la notion-clef absolue:
"une société de l'évaluation permanente c'est le progrès, et on n'arrête pas le progrès". (ben si : une des création les plus primaires du vivant, un virus, te le nique en même pas 2 mois ton progrès d'aspirant bourgeois! on attend ton évaluation dans les urnes cet automne)

3 - un masque en bois flotté récupéré dans la garonne ya un bon moment que j'ai enfin finalisé avec une luxuriante chevelure en feuilles d'eucalyptus séchées. Mais en parallèle je continue bien sur les masques moulés en recyclant du papier et divers autres trucs en de la pate informe. Par exemple un masque avec du papier broyé avec de la sciure, dont le nez est un vieu morceau de gingembre tout sec et la chevelure de la fibre de tronc de palmier!


4 - une vanité volcanique de plus .

5 - Je continue les pages de "plutôt couler en beauté..." , de "what ze mega fuck" et aussi de l'hebdo "le Un".





Un peu de musique: l'ami Sylvain a utilisé une de mes tofs de rando (prise le 21 juin 2019 en montant au pic gallinasse, à coté du mont Canigou, snif! vivement la reprise des randos) pour illustrer les nouveaux morceaux de son projet solo Hinterheim.  Alison m'a, elle, fait découvrir Xao Seffcheque, j'adore!
et chépa-pourkoa, mais ça m'a donne envie de réécouter Monocorpse qui m'avait vrillé le cerveau ya quelques années.

6_ Je continue de m'intéresser aux plantes "sauvages" et aux "mauvaises" herbes comestibles.
Aprés les derniers orages j'ai trouvé des bourgeons de pin qui sont tombés. Hop, à rajouter dans les salades sauvages!
Au fait, pour le chenopode, Bayer-Monsanto appelle ça un "nuisible", j'imagine le mot adventice devait pas être assez anxiogène pour pousser les agricultueurs et jardiniais à tout bien arroser de pesticides chimiques comme leur miraculeux round-up!

Je te met aussi une photo d'un plat de confinement facile à réaliser et qui a bonne gueule (pâtes de la veille  mélangées a du plantain cuit, des olives, 2 pincées de curcuma, des graines de courges, et des jeunes pousses de ronces, flippant nan?!




Je suis tombé sur type bien rustique qui fait des ptites vidéos pour faire découvrir des plantes comestibles, yen a même une de cueillette sauvage de confinement !
bise,
dav
06/05/2020